« Finir par rendre l’équation définitivement compliquée »

A la JL Bourg, club où officie le Liégeois Zlatan Hadzismajlovic, on ne peut qu’être satisfait de l’année écoulée et l’avenir sportif s’annonce tout aussi radieux même si le Covid complique forcément la donne.

La JL Bourg est assurément le club qui monte en France, même si la série en cours (4 revers) vient un ternir l’excellent bilan. Un succès qui s’explique par diverses raisons, comme nous le confirmait Zlatan Hadzismajlovic. « A mon sens, cela s’explique par différents facteurs. Le Président et les commerciaux gèrent assez bien le budget. Nous sommes un des rares club en France qui a vu son budget augmenter par rapport à la saison précédente. Ils regardent le présent mais se projettent aussi dans l’avenir avec, notamment, la construction du 1055, un espace de loisirs et restauration à côté de la salle. Il y a aussi le Directeur Sportif, Frédéric Sarre (ndlr: ex-coach emblématique de la JL Bourg), qui est un bosseur comme je n’en avais jamais vu. Il m’impressionne à ce niveau-là ! Et puis, le plus important, le coach Savo Vucevic (ndlr: ex-coach du Spirou Charleroi). Il a réussi, avec Fred Sarre, à créer une vraie équipe et, surtout, à transmettre son savoir et sa philosophie aux joueurs. Les joueurs ont évidemment un rôle majeur dans le succès de l’équipe. Zach Peacock, MVP de ProB puis de ProA. C’est un gars qui, selon moi, pourrait facilement évoluer en Euroleague. Danilo Andjusic est juste incroyable – allez voir la vidéo de son dernier tir contre Levallois cette saison, vous comprendrez ! – et Zach Wright qui est important sur le terrain en en dehors. Nous pouvons aussi compter sur Kadeem Allen, un ancien joueur NBA qui monte en puissance et des Français – Maxime Courby et Pierre Pelos – qui seraient des leaders dans d’autres clubs. Enfin, il y a le jeune Hugo Benitez qui finira en Euroleague, c’est certain. Et puis, il y a aussi le reste du staff qui accomplit parfaitement ses missions. On va dire que, pour nous, toutes les étoiles sont alignées ! » détaillait le kiné liégeois.

Dans un entretien accordé à Radio Scoop, Julien Desbottes, président de la JL Bourg, fait le bilan de l’année 2020. « Je pense qu’on a vécu une belle fin de saison 2019-20 et un bon début de saison 2020-21. C’est vrai qu’on a eu une grosse parenthèse du 15 mars à fin septembre, malheureusement sans match et sans compétition officielle. C’est aussi beaucoup de satisfaction puisqu’on a su recommencer le premier trimestre 2020 comme on avait terminé. Cette parenthèse elle est évidemment douloureuse puisqu’elle nous écarte de notre public, mais effectivement sportivement je pense qu’on est dans une bonne dynamique qu’on a su maintenir et qui nous mène, on peut le dire, au plus haut du basket français, de manière relativement stable. Donc de ce côté-là, c’est vrai que c’est une très belle année 2020 » analyse-t-il avant de s’épancher plus précisément sur l’aspect économique. « On a une chance aujourd’hui, c’est que nos partenaires, les collectivités, nos abonnés jouent tous le jeu à 200% pour nous aider, ils savent que nous ne sommes pas responsables de cette situation. La saison dernière on avait pu mettre en place des systèmes d’avoirs pour compenser. (…) Cette année, les dispositions sont un peu différentes, on ne sait pas encore comment on pourra modéliser tout ça. Surement pas avec le même rapport puisque si on joue uniquement quelques matchs à domicile, on ne pourra pas aller aussi loin que là où on est allé l’an passé mais on trouvera un point d’équilibre, sans aucun doute. On sent que ce climat de confiance entre tous nos partenaires au sens large, notre public, nous permet d’évoluer relativement sereinement. Après il est clair, si on ne peut pas recevoir du public, au moins nos abonnés et partenaires, d’ici fin janvier début février, ça va finir par rendre l’équation définitivement compliquée… »

La crise sanitaire a un impact conséquent sur tous les clubs professionnels, leurs dirigeants, staffs et joueurs. Pourtant, Zlatan Hadzismajlovic fait contre mauvaise fortune bon cœur et remet les choses en perspective en relativisant. « Cela peut paraitre surprenant mais je ne ressens pas trop l’impact du virus. Nous avons la chance de jouer (ndlr: et de briller) en Coupe d’Europe, nous enchainons donc les entrainements et les matchs. C’est vrai qu’il y a bien les tests PCR… Depuis le mois d’août, je dois bien en avoir passés une cinquantaine ! Il nous est arrivé de devoir en subir trois par semaine car nous avons eu des cas – onze, joueurs et staff compris – positifs. A ce moment-là, pendant deux semaines, ce fut compliqué car nous étions à l’arrêt mais, en même temps, nous devions nous occuper des joueurs contaminés. Mais loin de moi l’idée de me plaindre ! » nous confiait-il. « J’ai la chance de faire ce que j’aime et je pense à ceux qui sont à l’arrêt ou qui ont perdu leur boulot. Même pendant le premier confinement je suis resté assez positif. J’ai directement pensé à mes parents qui sont restés presque trois ans enfermés le plus possible dans notre appartement de Sarajevo, pas à cause du Covid mais pour éviter de se prendre une balle. Je me disais donc que j’avais de la chance ! »