« Deux-cent-cinquante ans sur le terrain »

 

En quatrième provinciale, Belleflamme est le leader autoritaire et invaincu de la série A. Avant le choc de ce weekend contre Herve, son dauphin, nous avons taillé le bout de gras avec Jean-Michel Goémé et évoqué son équipe, sa passion, son club, le basket liégeois et son fils. Entretien en toute décontraction et avec une grosse dose d’autodérision.

 

Jean-Michel, en préambule, peux-tu retracer brièvement ton parcours basket?

J’aurai bientôt cinquante ans, en novembre, et il me semble avoir commencé le basket vers sept ou huit ans, à Seraing, où j’ai fait toutes les équipes d’âge. Je suis arrivé en équipe première vers dix-huit ou dix-neuf ans. C’était, à l’époque, en D3. Par la suite, et pour ne pas être trop long, je peux dire avoir pratiqué notre beau sport dans toutes les divisions inférieures.

Depuis combien de temps es-tu à Belleflamme et dans cette équipe?

J’évolue avec cette équipe depuis cinq ou six ans (ndlr: auparavant à Saint Louis), c’est un pur bonheur. Nous ne sommes à Belleflamme que depuis cette année.

Quels étaient vos objectifs en début de saison?

En priorité, nous voir tous les jeudis et s’amuser sur le terrain le weekend, en gagnant, bien évidemment. Nous souhaitions aussi éviter les blessures et continuer de côtoyer les personnes extraordinaires qui nous suivent au quotidien. Il est indéniable que nous voulons profiter des dernières années qu’il nous reste à jouer.

 

 

« Le basket est un sport exceptionnel »

 

T’attendais-tu à être invaincu à ce stade de la saison?

Non, absolument pas. Je m’attendais à ce que plus d’équipes viennent nous titiller.

Qu’est-ce qui te plait tant dans le basket et te pousse à continuer de jouer?

Le basket est un sport exceptionnel qui demande endurance, vitesse, précision, intelligence et, surtout, esprit d’équipe. C’est cet ensemble d’éléments qui me plait. Pour la deuxième partie de la question, si je répondais par la défense et le shoot à trois points, certains risqueraient de bien rigoler. Ce qui me pousse véritablement, c’est de retrouver des amis en pratiquant un sport.

Quelles sont les forces de votre équipe?

Le poids! Ah non, ça c’est la R1 de Belleflamme (rires). J’estime que c’est notre expérience à tous les postes. Nous pourrions avoir approximativement deux-cent-cinquante ans sur le terrain en cumulant l’âge de chaque joueur.

 

 

« Saumon fumé et Irish Coffee »

 

Leader autoritaire de la série, visez-vous désormais la montée?

Nous avons eu une petite réunion jeudi dernier avant notre traditionnel combo saumon fumé et Irish Coffee pour la Saint Patrick. Je peux donc aisément confirmer que nous avons la volonté de monter, mais il valait mieux en discuter avant cette dégustation car nous nous voyions déjà à la place des joueurs de R1 (rires).

Dans quel état d’esprit abordez-vous le choc contre Herve qui ne compte qu’une seule défaite, contre vous? Quelles seront les clés de cette rencontre?

Sereinement et sans aucune pression. Ce sont pour des matchs à enjeu comme celui-là que nous persévérons dans ce sport, nous en avons déjà connus tellement. Lors du match aller, Herve nous a bousculés comme rarement cette saison. Nous étions distancés de vingt unités à la mi-temps. La clé pour l’emporter sera notre défense et…notre physique.

Que penses-tu du niveau de votre série?

Je n’ai pas eu l’occasion d’assister à des rencontres de P4 d’autres séries mais en ce qui concerne la nôtre, le niveau va de faible à très faible. Il n’est pas normal de gagner par trente ou quarante points d’écart en moyenne face à des adversaires qui pourraient être, pour certains, nos fils.

 

 

« Remettre le collectif en avant »

 

Comment décrirais-tu le club de Belleflamme? Et le basket liégeois?

C’est fabuleux l’esprit qu’il règne à Belleflamme. Le club parvient à mettre en avant un collectif, une organisation, une ambiance. Je vois beaucoup d’articles positifs et ce n’est que mérité. Au niveau liégeois, je suis agréablement surpris par le jeu proposé en R1 mais je souhaiterais, de manière générale, qu’on remette le collectif en avant plutôt que de féliciter et de pousser à l’individualisme.

Quels sont tes meilleurs souvenirs de basketteur?

Personnellement, le dernier fut, en tout cas, la montée contre Tilff. Il y avait un monde fou pour une P4, ou une P3, je ne suis plus certain. Toutefois, désormais, c’est via mon fils Thomas que j’ai le plus de souvenirs marquants. Je peux citer pêle-mêle ses finales AWBB, son buzzer à Jupille ou encore ses Playoffs. Ma mémoire personnelle me fait défaut, l’âge sans doute (rire).

Justement, un mot sur ton fils qui jouera à Comblain la saison prochaine. Une nouvelle étape pour lui? As-tu joué un rôle dans sa décision de rejoindre Comblain?

Thomas n’en est qu’à sa deuxième année en première régionale et ses statistiques parlent pour lui. J’ai cependant été surpris par les prises de contact amorcées si tôt dans la saison. Comme pour chaque changement, c’est un challenge mais je pense que nous ne nous sommes pas trompés sur l’encadrement proposé. L’ambition de Comblain est claire: la montée. Thomas a accumulé de l’expérience dans les défaites et dans l’adversité importante dûe à sa petite taille, en jeunes, et à son poids, désormais. Il est temps pour lui d’apprendre la gagne, régulièrement. C’est indubitable que je suis là pour l’orienter et nous en avons beaucoup parlé, comme lors de son transfert précédent. Quitter Liège n’est pas évident car l’ambition d’arriver en D1 reste présente et le restera toujours dans son esprit. Mais quand je vois qu’à six, en se serrant les coudes, Comblain réussit des résultats pareils, je ne peux m’empêcher de penser que voilà encore une expérience que Thomas doit assimiler. Et la D2 sera très bien aussi pour lui. Enfin, cela, l’avenir nous le dira.