« Une personne exceptionnelle mais pas équipée du ’bouton shoot' »

Laura Minguet, une jeune joueuse atypique.

Laura Minguet est une jeune joueuse bourrée de talent, dans la droite lignée de sa mamam Mimi et de sa soeur Marine. « J’évolue sur les postes deux et trois. Concernant mon jeu, je suis une joueuse assez frustrante pour certains coachs – Jérôme Jacquemin ne pourra que le confirmer – parce qu’il m’a fallu du temps pour comprendre que je pouvais jouer pour moi en première intention. Ma maman disait que je faisais le « distributeur coca » (rires). Mais, au-delà de ça, je peux aussi bien shooter à trois points qu’attaquer l’anneau, tout cela selon mon humeur du jour. Il est vrai que j’adore jouer en défense, et je pense savoir bien le faire. J’aime me dépenser pour stopper ma fille et récupérer des ballons » nous confiait-elle.

Une analyse que partage Jérôme Jacquemin. « Humainement, Laura est une personne exceptionelle. Le côté frustrant dont elle parle vient du fait qu’elle n’est pas équipée du « bouton shoot ». A Atlas, elle a fait des matchs incroyables au niveau de l’intensité défensive et offensive… Mais sans regarder l’anneau » nous explique le coach des Carriers. Une mentalité à la Boris Diaw, l’un des joueurs français les plus marquants de sa génération.

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Le basket suivra-t-il le foot ?

Le foot amateur a décidé de suspendre la compétition jusqu’au 17 janvier inclus mais plus vraisemblablement jusque fin janvier. Le basket sera-t-il enclin à l’imiter ?

Face à l’émergence d’Omicron et à sa contagiosité, plusieurs restrictions sanitaires furent décidées. Parmi elles, notamment, l’interdiction de la présence de public lors des matchs et entrainements. Une mesure qui, couplée avec le nombre elevé de cas positifs, a poussé le foot amateur à décréter un report des matchs jusq’au lundi 17 janvier inclus. Néanmoins, le foot pourrait même débrayer jusque fin janvier. « À l’heure actuelle, il est probable que les compétitions de la Première Nationale à la Quatrième Provinciale seront fermées jusqu’à la fin de janvier, dans l’espoir que la situation sanitaire reviendra dans la bonne direction d’ici là » confiait Monsieur Delferière à Sudpresse.

Le basket sera-t-il tenté d’imiter le football ?

« C’est plutôt ennuyeux »

Tout le monde n’est pas fan de l’évolution du jeu.

Le basket évolue sans cesse. C’est particulièrement le cas en NBA où le shoot à trois points a pris une place considérable. Une évolution qui a ses partisans et ses détracteurs. « C’est juste la façon dont vous devez jouer. C’est la NBA aujourd’hui. Tout le monde attaque la peinture pour obtenir un shoot à 3-points autre part. C’est plutôt ennuyeux, mais c’est comme ça aujourd’hui. Les analytics sont reines, tout le monde essaie de faire de son mieux pour trouver le plus de tirs à 3-points possible » commente coach Pop.

« La dévotion et l’envie de Nicolas David sont galvanisantes »

Pour Liège & Basketball, David Iliaens revient sur une première moitié de saison chahutée par les blessures et les restrictions sanitaires. Entretien.

David, comment juges-tu votre première moitié de saison ?

Au vu des nombreuses blessures auxquelles nous avons dû faire face et du manque d’entrainements tous ensemble – moi le premier -, c’est compliqué de trouver des automatismes. Néanmoins, nous avons pu nous montrer solidaires et combatifs, c’est cela le plus important.

Quels furent vos meilleurs moments ?

Ce sont ceux où une bande de potes passent du temps ensemble. Nous avons la chance de pouvoir encore nous délasser ensemble et de faire ce que nous adorons à plus de trente ans pour la plupart dans une ambiance qui est super.

Les pires, ce doivent être les blessures qui vous ont considérablement perturbés ?

Oui, c’est en effet lorsque nous avons accumulé les blessures et que nous ne pouvions plus nous entraider comme nous le voulions sur le terrain.

Avec, en prime, le Covid qui a encore perturbé la compétition.

Cette mesure sanitaire qui empêche les spectateurs d’être dans les gradins, à bonne distance les uns des autres, est ridicule. Tout comme de les obliger à être collés contre une vitre de cafétaria, sans masque, puisqu’ils consomment dans les différentes buvettes…

Un joueur s’est révélé pendant ce premier tour.

Oui, indéniablement, Nicolas David est pour moi notre « révélation » et notre MVP de ce premier tour. Il a connu de multiples blessures dans le passé, ce qui l’a empêché d’exploiter tout son potentiel. Aujourd’hui, avec sa maturité et malgré ses trente-quatre ans, il retrouve une seconde jeunesse. Il est indubitablement le leader mental de l’équipe, toujours prompt à encourager ou à pousser un coup de gueule quand nous n’affichons pas la bonne attitude. Sur le terrain, sa dévotion et son envie sont galvanisantes et je ne doute pas qu’il sera au rendez-vous au second tour pour nous faire encore rêver et nous sortir de notre zone de confort.

Quels voeux formules-tu pour 20022 ?

Le retour du public dans les salles ! Sans les spectateurs, ce n’est pas le même sport.

Et quels seront vos objectifs ?

Retrouver du rythme, prendre des victoires et du plaisir, éviter les blessures et nous amuser tous ensemble.

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« Reprendre le plus vite possible et de préférence avec le public »

Toujours aussi bon malgré les années qui passent, Fred Delsaute revient pour Liège & Basketball sur la première moitié de saison atypique vécue avec Pepinster. Interview.

Fred, quel bilan fais-tu de cette première partie de championnat ?

Malheureusement, notre bilan comptable (ndlr: deux victoires en sept matchs) n’est pas bien élevé même si je pense que nous avons joué beaucoup de gros matchs à l’extérieur.

Quel fut le meilleur moment de ces quelques mois ?

Probablement les retrouvailles avec le groupe en tout début de saison, notamment avec le week-end team building.

Et le pire ?

C’est bien évidemment la blessure de notre capitaine Thomas Nyssen.

Quel fut le fait marquant de cette première moitié de saison ?

Le nouvel arrêt de la compétition, surtout que nous abordions une partie du calendrier qui aurait pu nous être favorable même si chaque match est et sera un vrai combat.

Et le MVP ?

Je crois qu’il n’y en a pas vraiment dans notre équipe. Nous avons besoin de jouer et de progresser tous ensemble. Chacun apporte son petit plus à chaque match et nous devons continuer dans ce sens pour accrocher d’autres victoires.

Quels voeux voudrais-tu voir être exaucés pour la deuxième partie de saison ?

Pouvoir reprendre le plus vite possible et de préférence avec le public.

Et quels seront vos objectifs ?

Ils restent identiques. Nous allons tenter d’accrocher le plus de victoire possible à notre tableau de chasse pour nous mettre à l’abri et terminer le plus haut possible au classement.

« S’arrêter de s’entrainer pendant presque deux mois n’était pas la meilleure option »

Alors que les basketteurs profitent d’une trêve bien méritée, Steve Fontaine fait le bilan de la première moitié de saison de Comblain en P2A.

En P2A, Comblain est actuellement lanterne rouge avec une toute petite victoire en seulement huit matchs disputés. « Notre bilan est plutôt foireux avec une seule victoire » concède Steve Fontaine. « Nous avons eu pas mal de blessés et comme nous sommes peu nombreux, nous avions arrêté de nous entrainer pendant presque deux mois. Ce n’était sans doute pas la meilleure option (rires). »

Néanmoins, le shooteur du Mailleux ne se veut pas trop alarmiste. « J’espère que nous pourrons reprendre tranquillement, sans trop de restrictions, après la trêve et prendre évidemment quelques victoires pour nous sortir rapidement du fond du classement et vivre une fin de saison tranquille » ajoute Steve qui ne manque pas de saluer le boulot fourni par son coach Thomas Doneux.

« Je vais étudier le ‘sports management’ et jouer en NCAA2 »

En ces temps moroses, il y a des nouvelles qui font plaisir comme d’apprendre que le jeune talent Gilles Vrancken va poursuivre son odyssée américaine en NCAA2.

Le Covid n’aura pas réussi à tout fiche par terre. Après une année passée à la Combine Académy, Gilles Vrancken avait du se résoudre à revenir en Belgique. « J’avais reçu une proposition pour rejoindre Erskine Collège mais celle-ci était arrivée tardivement et, administrativement, je n’ai pas pu être admis pour le premier semestre » nous explique-t-il. « Du coup, je vais rejoindre l’école pour le deuxième semestre, je m’envolerai aux alentours du dix janvier. »

Le climat et le décor risquent de changer pour ce meneur de poche qui atterrira en Caroline du Sud, une région ayant joué un rôle important dans la riche histoire des States. « Mon université évolue en NCAA2 et je vais y étudier le « sports management » avec l’envie, si cela se passe bien et est possible, d’y poursuivre mon cursus » ajoute Gilles qui, une nouvelle fois, repart conquérir l’Amérique.

« Nous ne pensons pas encore à la montée »

Après une victoire à Ninane, Arnaud Otte et Beez ont terminé par un exploit à Mons-Hainaut et bouclent le premier tour en tête de la R2A.

A Ninane, Beez a engrangé une dixième victoire, 63-75. « Il n’y a que du positif à retenir de ce match, hormis cinq minutes durant lesquelles nous avons relâché notre intensité. Mais nous avions vingt points d’avance, c’est humain (rires). Nous étions pourtant privés de notre seul réel poste cinq, laissé au repos pour une contracture au mollet, et savions que les Calidifontains allaient prendre quelques joueurs de D3. Cela aurait pu être un match piège mais nous avons eu la chance que les locaux ne firent pas mouche de loin en première période. Cela nous a aidés à créer rapidement un écart » nous résume Arnaud Otte qui a vu ses coéquipiers décrocher un superbe succès, 60-68, à Mons-Hainaut dans l’affiche du dernier week-end de 2021 en R2A.

Avec onze victoires en quatorze matchs et la première place de la série, les Namurois sont idéalement placés pour ambitionner le titre ou la montée. « La saison est encore longue et nous ne pensons pas du tout encore à la montée » tempère Arnaud. « Nous prenons les matchs comme ils viennent et nous faisons notre maximum. L’idéal, dans un premier temps, serait de rester dans le Top 4 jusqu’à la fin de saison. La suite, nous la verrons en temps voulu. » Avec ce dernier succès dans le Borinage, les Namurois bouclent un premier tour exceptionnel et deviennent de facto, des prétendants à la montée.

« Sa seule passe décisive: avoir filé le Covid à toute son équipe »

Parmi les basketteurs liégeois, nombreux sont ceux à ne pas pouvoir piffer Rudy Gobert. Jérôme Niedziolka, pourtant grand amateur de défense et de rebonds, est de ceux-là.

Mais enfin, pourquoi Rudy Gobert ne séduit-il pas davantage les Liégeois et pourquoi provoque-t-il une telle aversion ? « Déjà, il y a trop de chauvinisme français par rapport à lui. Il n’a encore rien gagné et on le starifie trop outre-Quiévrain » commence Jérôme Niedziolka. « Ensuite, il a un des plus gros salaires en NBA et ce n’est vraiment pas mérité. Il a la chance d’évoluer à Utah qui est un petit marché. Sinon, il n’aurait jamais paraphé un contrat aussi énorme. »

Le « Rodman des Argilières » reconnait toutefois quelques qualités au pivot tricolore. « C’est un bon défenseur, on ne peut le nier. Mais, offensivement, c’est pas la joie » précise-t-il. « Ses pleurs pour sa non-sélection au ASG furent vraiment ridicules. Je comprends sa frustration mais le ASG est un show offensif… Il n’a rien à y faire si ce n’est de porter les gourdes et les serviettes. Et nous pouvons aussi noter que la seule passe décisive qu’il a réussie, c’est d’avoir filé le Covid à toute son équipe. »

« Encore plus dingue que la victoire contre les Wawas de Gaudoux et Massot »

Pour Liège & Basketball, Quentin Pincemail revient sur l’exploit réalisé par Tilff à Loyers mardi dernier.

« Nous avons eu une double confrontation en deux jours contre Loyers qui est de loin l’équipe la plus impressionnante du championnat de R1 puisqu’elle n’avait jamais été battue » rappelle Quentin Pincemail. « De plus, elle compte des joueurs de très grande qualité avec, cerise sur le gâteau, Niels Marnegrave qui est un joueur de D1, et son papa Julien – qui n’est plus à présenter – au coaching. »

Pourtant, après s’être inclinés de dix unités dimanche en Coupe, les Porais ont réussi l’exploit de s’imposer mardi 92-96. « Si on regarde les deux effectifs et qu’on additionne une à une les qualités, nous ne faisons pas le poids » constate le « génie » de Tilff. « Mais, finalement, nous avons réussi deux super matchs sans jamais avoir été largués au score. »

Juste avant les fêtes, Tilff est donc devenue la première équipe à vaincre Loyers cette saison. Un exploit qui en rappelle un autre. « Il y a eu notre victoire contre le Waremme d’il y a deux en R2 alors que les Wawas pouvaient compter sur Massot et Gaudoux » se remémore Quentin. « Mais je crois que cette victoire à Loyers est encore plus dingue. »

Une réussite que le coach local savoure sans toutefois trop s’emballer. « Se battre avec ce groupe est incroyable mais le deuxième tour va être long et difficile. A nous de nous remettre au boulot dès janvier, si on joue. Mais là, profitons d’abord un peu du joli cadeau de Noël que nous nous sommes offerts » conclut Quentin.