Auteur/autrice : Thiebaut Colot

La victoire des Lions en Serbie restera dans la mémoire collective comme l’un des plus beaux accomplissements belges de ces dernières années.

Après s’être imposés en Belgique lors du match aller, les Lions étaient attendus de pied ferme en Serbie. Devant rejoindre les tréfonds du pays pour disputer cette rencontre comptant pour les éliminatoires du prochain Mondial, les Belges allaient voir leur match s’arrêter après à peine plus de deux minutes de jeu suite à des problèmes d’éclairage. Allant contre le bon sens élémentaire du règlement, la FIBA decidait, après une attente interminable, de faire rejouer ce match le lendemain.

Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, les Lions allaient affronter une foule hostile pour sortir une prestation mémorable. Unis comme jamais pour se servir de l’adversité comme d’un moteur pétaradant, nos compatriotes sont allés chercher, sur un panier de Manu Lecomte (16 points, 4 rebonds et 2 passes) à 39 secondes du coup de sifflet final, une victoire aussi belle que prestigieuse, 73-74.

Concentrés d’emblée, Bako (17 points et 6 rebonds) luttait dans la raquette avec le gentil géant NBA Boban Marjanovic (7 points et 10 rebonds) et les Belges comptaient deux points d’avance après le premier quart, 21-23. Le NBAer Bjelica (12 points et 6 rebonds) et les locaux profitaient du second quart-temps pour recoller au score. A la pause, c’était l’égalité parfaite, 38 partout.

A la reprise, les Serbes prenaient l’avantage et comptèrent jusqu’à 11 points d’avance dans le dernier quart-temps, 68-57. Mais Obasohan (16 points et 6 passes) et nos Lions voulaient cette victoire et, avec passion, solidarité et intelligence, revenaient petit à petit. Bako et Vanwijn dunkaient violemment avant que Lecomte ne transperce par deux fois la raquette serbe pour finalement arracher la victoire et exploser de joie. 

« Il faut être là pour comprendre l’amour pour ce maillot ! » s’exclamait Maxime De Zeeuw, « fier capitaine » des Lions, sur les réseaux sociaux après la magnifique victoire en territoire serbe. Il n’y a pas à chipoter, c’est tout un pays que ces Lions-là ont rendu fier !

Crédit photo : FIBA

« Après deux journées infernales, nous étions hyper motivés mentalement pour créer l’exploit », se réjouit Manu Lecomte suite à la « perf » exceptionnelle des Belges en Serbie. Ce qui n’empêche pas les médias du cru de cracher leur venin sur les protégés de Jacques Stas. Ce sont les infos d’EMCE.

Les Lions « tuent » les Serbes, mais sont assassinés par la presse locale

Si la vengeance est un plat qui se mange froid, elle s’est dégustée, hier, dans la chaleur du mémorable hall de Nis. Héroïques, nos Lions ne paniquaient pas quand ils encaissaient 11 longueurs de retard face à des Serbes pensant avoir fait le plus dur. C’est alors que les nôtres (Bako 17) entamaient une folle remontada ponctuée par un panier aussi primé que victorieux de Lecomte à 73-74. En attendant la presse de ce charmant pays s’est déchaînée suite aux incidents de dimanche. Morceaux choisis : « Nous n’avons pas oublié ce qui s’est passé à Mons. Les Belges, eux, ont joué les innocents. Ils ont montré à quel point ils sont hypocrites »… « Nos adversaires ont tenté d’influencer honteusement les officiels. Ils sont la honte de notre sport »… « S’ils avaient un cerveau, ils auraient su que ce match n’avait pas 1% de chance de se terminer par un forfait en leur faveur »… « Merci à Predag Bogosavljev, le directeur des compétitions FIBA, d’avoir eu un rôle clé dans la décision de faire rejouer la partie ». Faut-il préciser que notre homme est… serbe ? Comme dirait Madame Chapeau dans Bossemans et Coppenolle : « Je n’aime pas ces gens-là ! »

A qui le Tour ? A des Calaisiennes qui vous fixent rendez-vous au Calypso

Il aurait été trop simple de s’attarder sur un BCM Gravelines-Dunkerque bien connu de Serge Crevecoeur. En revanche, on n’est pas vraiment au courant que le COB (Côte d’Opale Basket) Calais aligne une formation féminine pointant en Ligue 2. Soit, le deuxième degré français. Les Nordistes ratèrent les playoffs ’22 d’un fifrelin (9e sur 12) et espèrent progresser dans la hiérarchie en faisant confiance à l’effectif actuel. Dont l’Américaine, Shakayla Thomas (26 a, 1,82 m), passée par Toulouse. A noter enfin qu’il s’agit d’un club assez jeune car fondé en 1990 et qui a élu domicile à la salle… Calypso.

Le BCO perd Randolph qui opte pour l’Hapoël Jérsusalem d’Obasohan

Il fallait s’en douter, le cercle côtier ne pourra plus s’appuyer sur ce showman qu’est Lévi Randolph (29 a, 1,96 m). Celui-ci s’est laissé convaincre par les arguments sonnants et trébuchants de l’Hapoël Jérusalem qui s’était hissé en demi-finales des playoffs israéliens sous la conduite de Retin Obasohan. Tout comme Ostende, le principal club de Jérusalem s’apprête à prendre part, dès cet automne, à la Ligue des Champions.

La pépite (blegnytoise) du mardi

Magnus Cort Nielsen a été la vedette incontestable de fin de semaine. Avec son maillot à pois, « Big Moustache » a déclenché l’euphorie le long des routes danoises. Il se fait que, par le plus grand des hasards, je l’ai interviewé tant pour la DH que pour les éditions liégeoises de La Meuse. C’était le 15 juillet 2013 quand il avait gagné la 1ère étape du Tour de Liège (photo). A sa descente du podium blegnytois, il m’avait confié ne pas avoir de coureur préféré, mais qu’il s’inspirait de Michael Valgren Andersen. Le tout dans un sourire qui n’est pas loin d’être sa marque de fabrique définitive. Ce jour-là, le meilleur régional avait été Kevin Thomé qui habitait Banneux.

Michel Christiane

Crédit photo : FIBA, JPL