« Je transpire au moins autant que mes joueurs »

Sa passion du coaching, la gestion des blessures, la prolongation contre Sainte Walburge à cinq en Coupe, les 48 points en trois quart-temps de Pierre Lejeune, les confrontations contre son frère et ancien entraineur Thomas, les crampes et le jusqu’au boutisme de Benoit Dubois : la première saison de Simon Doneux comme entraineur d’une équipe seniors fut particulièrement riche. Celui qui laisse la place à Julien Lemaire à la tête de la P2 de Sprimont se confie à Liège & Basketball. Entretien.

Simon, comment juges-tu cette saison à la tête de la P2 de Sprimont ?

Ce fut une saison très particulière. Un peu comme avec la D3, nous avons alterné les très bonnes et les très mauvaises prestations. C’est dommage car il y avait énormément de qualités dans le groupe.

Avez-vous terminez à la place que vous visiez et méritiez-vous votre classement final ?

Non, pas du tout. Ce serait trop facile d’assurer que nous « méritions » de terminer plus haut mais, indiscutablement, notre objectif était de viser le haut du tableau. Nous avons eu beaucoup de soucis de blessures mais même malgré cela, nous aurions clairement pu faire mieux.

Qu’as-tu pensé de ce championnat ?

Je fus très étonné du niveau de la P2 cette année. Nous avons rencontré de très belles équipes et chaque weekend était important, nous pouvions rarement présumer des résultats des autres.

Qu’apprécies-tu dans le coaching?

En tant que coachs, une des grandes responsabilités qui nous incombe est d’essayer de construire une alchimie au sein d’un groupe et de faire en sorte d’avoir des gars qui se battent les uns pour les autres, weekend après weekend. Pouvoir donner de la confiance et du crédit à chacun est également un défi. Il faut cerner les qualités et les défauts de chaque joueur et trouver une manière de les exploiter ou de les cacher. Il y a des joueurs qui marquent facilement, d’autres qui savent jouer défense ou s’imposer au rebonds, chaque membre de l’effectif est important ! C’est mon job de faire comprendre son rôle à chacun. Lorsque je coache, je vis – parfois peut-être excessivement – pleinement mon match, je transpire au moins autant que mes joueurs et j’attends d’eux qu’ils se battent comme des lions sur chaque ballon. J’essaye de leur transmettre un peu de « niaque ».

Quels furent les moments forts de cette campagne?

Un des moments les plus marquants fut notre élimination en Coupe contre la P1 de Sainte Walburge. Nous n’étions que cinq – des joueurs étaient blessés et d’autres ne pouvaient pas être alignés – et nous avions poussé les Sang et Marine en prolongation. Emotionnellement, ce fut un match génial. J’y ai vu cinq guerriers se battre absolument sur tout. J’en ai même un – Benoît Dubois pour ne pas le citer – qui avait des crampes à répétition tout le dernier quart, qui ne savait presque plus poser le pied à terre et qui a malgré tout tenu à rester sur le terrain pour ne pas laisser les autres à quatre… Waouh ! C’est le genre de match qui te donne envie de jouer au basket !

Ce ne fut pas le seul moment mémorable.

En effet, comment ne pas mentionner le carton de Pierre Lejeune, auteur de 48 points en trois quarts-temps ? Je n’ai jamais vu quelqu’un en transe de la sorte – il n’entendait d’ailleurs plus rien autour de lui, comme les consignes défensives par exemple (rires). Pour l’anecdote, à un moment donné, Fabian Mahy qui était blessé et faisait le scouting m’a prévenu que « l’autre équipe est à 41 points et Pierrot à… 43 ! » Coacher deux fois contre mon frère après l’avoir eu six ans de suite comme entraineur fut un autre moment fort.

Qu’as-tu particulièrement apprécié cette année ?

J’ai vraiment apprécié passer du temps avec ce groupe composé de mecs bien qui ne viennent que pour jouer au basket et se marrer – parfois l’un plus que l’autre, mais bon (rires). C’était ma première année comme coach en seniors et je n’en retire que du positif, tant humainement que sportivement.

Nourris-tu certains regrets ?

Oui, les blessures qui ont vraiment noirci une grosse partie de notre saison. Je ne savais jamais quelle équipe j’allais pouvoir aligner le weekend tant les blessures se sont succédées. Cela a commencé dès le mois d’août et cela ne s’est jamais arrêté. C’est dommage car si nous avions eu la possibilité de travailler plus souvent au complet, nous aurions pu livrer un meilleur exercice. Cependant, il y a aussi de nombreux matchs que nous avons laissé filer alors que nous avions toutes les cartes en main, mais c’est comme cela aussi qu’on évolue. Je regrette, bien entendu et comme tout le monde, de n’avoir pu terminer la saison en beauté en faisant une belle fête avec mes joueurs. Je leur souhaite – tant à ceux qui restent qu’à ceux qui partent – le meilleur pour la nouvelle saison.