Au Robertissimo d’Embourg avec Dino Meneghin

 

Les Carnets du basketteur

 

En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier » …

 

Les plus jeunes l’ignorent sans doute, mais il y eut une époque où l’ensemble des finales de la Coupe de Belgique des sports de salle se disputait au cours du weekend pascal et au même endroit. Selon un ordre croissant déterminé par l’intérêt du grand public. A savoir : le handball, le samedi ; le volley, le dimanche ; et, donc, le basket, le lundi. Autre particularité, cet incontournable rendez-vous de Pâques était placé sous l’égide de l’ADEPS et du BLOSO. D’où une légitime alternance linguistique. Cette espèce de triptyque sportif se déroula, en gros, de 1995 à 2000 avant que le basket ne reprenne son indépendance. On peut le regretter car ces trois disciplines bénéficiaient d’un formidable coup de projecteur médiatique.

La Principauté – comme souvent – était à la pointe du combat car ces finales jumelées se disputèrent en 1998, au hall du Paire (le 13 avril), et en 2000, au Country Hall (le 24 avril). Pour les amateurs de statistiques, on précisera que les vainqueurs « pepins » furent les Ostendais (90-80 contre Alost) et les St-Servaitoises (66-40 contre Courtrai). Quant aux lauréats « liégeois », ils eurent pour noms le Racing Antwerp (82-65 contre Ostende) et, à nouveau, St-Servais (56-50 contre Boom). Mais, les coulisses s’avérèrent tout aussi agitées. Comme on peut le présumer…

Retour sur les hauteurs de Wegnez où une réunion de préparation met autour d’une même table les différents responsables. Je suis présent pour la presse. On se retrouve préalablement sur le parquet quand arrive Philip Berben, le président de la fédération de volley. D’emblée, il jette un coup d’œil au plafond et estime la hauteur de la salle inférieure à celle exigée par le règlement. Pour en avoir le cœur net, on sort un petit engin électronique qui confirme les affirmations du dirigeant néerlandophone. Gros souci en perspective et je sens Pierre Raskin – encore lui – pour le moins embarrassé. C’est alors qu’il propose à Berben une entrevue en privé. Cinq minutes plus tard, les deux hommes font leur réapparition, large sourire aux lèvres, et le patron du volley de surprendre tout son monde : « Il n’y pas le moindre problème, on peut jouer. » Au jour d’aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce que Pierrot a bien pu lui dire…

Deux ans plus tard, Fausto Bozzi, directeur de la communication à la Province, m’invite à déjeuner, le lundi de Pâques, au Robertissimo, à Embourg. Soit, juste avant la finale au Sart Tilman. « Et tu auras une fameuse surprise », m’assure le frère de Giovanni. Effectivement car je me retrouve face-à-face avec… Dino Meneghin. Sans conteste, le joueur italien le plus emblématique : international à 836 reprises avec 8560 points à son actif, vainqueur de 7 Coupes d’Europe, médaillé d’argent aux Jeux de Moscou, champion d’Europe en 83, élu meilleur joueur européen en 83 et en 87, aujourd’hui, président de la fédération italienne. Entre autres… A la fin du repas, il y va de cette confidence : « J’aime venir à Liège car il y a toujours de très belles filles. » On confirme.

Ultime anecdote : après chaque organisation, un débriefing est à l’ordre du jour. A l’issue des deux finales principautaires, une seule plainte officielle a été enregistrée par l’association belge des journalistes sportifs. Elle émanait d’une photographe (déjà) bien enveloppée qui se plaignait du nombre insuffisant de… sandwiches.

 

Michel CHRISTIANE