« Je ne suis pas cramé »

Déprimé à Charlotte, Nicolas Batum en a fini avec sa « mini-déprime » et veut retrouver le plaisir de jouer et de gagner avec les Clippers et « fermer des bouches » pour prouver qu’il n’est pas cramé. Un beau challenge pour cet expert du « triple-simple ».

Dans une interview au Parisien, Nicolas Batum revient sur les derniers mois vécus à Charlotte. « Je n’étais pas au top depuis plus d’un an. Oui, j’ai fait une mini-déprime. Et forcément tu commences à réfléchir. Même si tu sais qui tu es, tu te poses des questions et tu te demandes si les gens de l’extérieur n’ont pas raison finalement. Tu lis les détracteurs, les commentaires négatifs… Et tu commences à croire à cette réalité-là » reconnait-il dans le quotidien français.

Beaucoup d’observateurs ont critiqué le contrat pharaonique de « Batman » et son rendement devenu anecdotique sur la fin. « J’ai essayé de parler de ma situation avec la franchise. En 2016, j’ai peut-être été trop payé par rapport à ce que je suis, mais je n’y suis pour rien ! Quand on m’a proposé ce contrat, ce n’est pas vraiment le prix que j’avais en tête. Après, il y a eu des changements de stratégie… » assure Batum. « Quand on me dit : ‘Nicolas, focus trois points, défense et encourage les jeunes’, ça me fait chier de le faire, mais je vais quand même le faire. Et ils me payent 27 millions pour faire ça ? (rires) J’aurais pu faire plus, mais je ne vois pas comment car je suis un joueur qui respecte la hiérarchie, même si je ne suis pas d’accord. En quinze ans de carrière, il n’y a que 18 mois où ça s’est mal passé… Il faut avoir le recul nécessaire au moment de juger ma carrière. Bien sûr que je sais encore jouer ! Je ne suis pas cramé comme j’ai pu l’entendre. »

Et si l’ailier tricolore a été critiqué, il a apprécié constater que plusieurs franchises de premier ordre étaient intéressées par son profil. « On a pu croire, surtout en France, que j’étais fini. Mais quand l’info de la fin de mon aventure aux Hornets est tombée, je me suis rendu compte que ma cote était encore très, très élevée. On a décidé de parler avec six équipes, alors que la liste était bien plus longue » explique-t-il, toujours dans Le Parisien avant de reconnaitre en partie ses torts mais, surtout, de savourer ce qu’il considère être un nouveau départ. « Il fallait repartir et mettre de côté ce qu’il s’était passé. J’ai commis des erreurs, je me suis laissé aller, j’aurais pu faire plus. J’ai l’impression de recommencer quelque chose, recommencer une carrière NBA. C’est comme un premier jour d’école ! Et il y a longtemps que je n’avais pas ressenti ça. Il y a un état d’esprit différent ici et je veux m’en nourrir. »

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que Batum aborde ce nouveau défi. « On me dit : ‘Tu vas faire fermer des bouches’. Mais moi je m’en fous de fermer des bouches, je n’ai plus rien à prouver au moment où j’entame ma 13e année NBA. Je n’ai pas une carrière Hall of Fame, mais je n’ai pas non plus aligné 3 points de moyenne en carrière. Ici, j’entame un nouveau départ, on ne va plus me parler de mon contrat (…) L’objectif sera d’aller le plus loin possible et moi, je veux y contribuer à ma manière. Je veux surtout reprendre du plaisir sur un terrain. Je sais très bien que je ne jouerai pas trente minutes par match. Et je l’ai dit au propriétaire des Clippers, je sais qui je suis aujourd’hui et je sais ce que je peux faire » confie le Français.

Son profil pourrait rendre de précieux services aux Clippers, même si Greg Kesikidis l’imaginait un peu plus au Nord de la Californie.  « J’aimerais bien qu’il signe aux Warriors. Dans les systèmes de Steve Kerr, avec son QI basket, il sera à l’aise. Enfin je l’espère. Batum peut mettre un shoot de temps en temps en plus. C’est quand même le gars qui est un expert du triple-simple (rires) » nous confiait Greg Kesikidis avant que Batum n’opte pour la seconde franchise de Los Angeles. Un choix pas forcément judicieux selon l’artilleur emblématique de la « Bien Belle Equipe » d’Alleur. « Sur l’extra-sportif on est 100% d’accord sur le choix de Nico. Mais bon, évidemment, si le type n’a pas envie de jouer, se dorer a L.A. c’est à coup sûr mieux qu’en Caroline du Nord » rigolait Greg à l’annonce de la signature du « Batman »