« Elle est sur le toit de l’Europe là »

Raphaël Allemand livre ses impressions sur cette finale de l’Euro vécue en Grèce et sur la prestation cinq étoiles de sa soeur Julie. Interview.

Raph, tu faisais partie des 7827 spectateurs présents au Peace and Friendship Stadium du Pirée pour assister à la finale de l’Euro entre la Belgique et l’Espagne. Un match qui restera dans l’histoire pour son scénario absolument incroyable.

Absolument, ce n’était pas un match pour les cardiaques !

Le camp belge y croyait-il encore quand le score était de 65-53 à 2 minutes et 50 secondes de la fin de la partie ?

C’était compliqué quand même d’y croire avec ce retard… Mais bon, nous avons déjà fait bien pire à Cointe cette année (rires).

Globalement, qu’as-tu pensé de cette passionnante finale ?

Nous avons eu droit à une finale intense, avec des Espagnoles très impressionnantes dans le jeu mais des Belges qui, avec l’expérience, s’en sont sorties en ne lâchant rien.

Ta soeur Julie (19 points à 63% aux tirs, 4 rebonds, 2 assists et 2 steals) fut déterminante dans cette victoire. Comment juges-tu sa prestation ?

Le niveau de ma soeur dans cette finale était incroyable ! Sortir un match pareil en finale, c’est immense ! Elle est sur le toit de l’Europe là.

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Les Belgian Cats pour toujours dans l’histoire !

La Belgique n’est que le troisième pays à conserver son titre européen.

La Belgique, petit pays de 11,8 millions d’habitants, est champion d’Europe pour la deuxième fois d’affilée. Ce n’est que le troisième pays à conserver sa couronne après l’URSS avant 1991 et… l’Espagne en 2017 et 2019.

Un véritable exploit pour un groupe talentueux emmené par Emma Meesseman qui, après avoir remporté une médaille de bronze à l’Euro 2017 et une autre en 2021, remporta l’Euro en 2023 sous la houlette de Rachid Méziane avant de récidiver ce dimanche 29 juin 2025.

Dans ce championnat d’Europe, les Cats ont d’abord remporté deux larges victoires contre le Portugal et le Monténégro avant d’assurer la première place de leur poule en dominant la République Tchèque à Brno. Arrivées en Grèce, les Belges dominaient les Allemandes pour se hisser dans le dernier carré de la compétition. En demi-finale, au bout du suspens, nos compatriotes terrassaient les Italiennes avant de réussir un incroyable finish en finale pour vaincre l’Espagne et être à nouveau sacrées championnes d’Europe.

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Antonia Delaere : la clutch player inattendue des Belgian Cats

En demi-finale et en finale, c’est Antonia Delaere qui a inscrit le panier de la victoire.

C’est la moins prolifique du cinq de base de la Belgique mais l’une des plus importantes joueuses de l’effectif belge : Antonia Delaere fait toutes ces petites choses essentielles, utile autant à la création que pour apporter des points et de la défense et favoriser la fluidité du jeu belge. L’ailière (5,7 points, 1,5 rebonds et 3,8 assists en moyenne sur cet Euro) n’affiche pas les statistiques de ses comparses du starting five mais est définitivement rentrée dans l’histoire en se montrant doublement décisive.

Dans la conquête de ce second titre européen, les Belgian Cats auront fait passer leurs supporters par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Et, aussi bien en demi-finale qu’en finale, c’est Antonia Delaere qui a inscrit le panier de la délivrance !

Face aux Italiennes en demi-finale, alors que les Belges sont menées 64-62 à 28 secondes du terme, la discrète ailière n’hésite pas lorsque, dans le corner, elle reçoit la passe de Julie Vanloo. Swoosh : la balle transperce le filet et envoie les Cats en finale. Dans celle-ci, Antonia Delaere fait exploser tout un peuple en interceptant un ballon pour aller inscrire en contre-attaque le panier de la victoire !

Deux paniers qui démontrent la polyvalence et l’importance de l’Anversoise qui, à 30 ans, peut déjà se targuer d’un incroyable palmarès avec les Belgian Cats.

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« Un magnifique championnat qui aura tenu le supporter neutre en haleine »

Mayron Wilkin fait le bilan d’une saison qui aura vu les Capellois concourrir pour le titre en première provinciale.

Mayron, quel bilan fais-tu de cette saison 2024-2025 ?

Un bilan positif même s’il y a un goût de trop peu sur la fin.

Comment juges-tu ce championnat de P1 ?

Un magnifique championnat qui aura tenu le supporter neutre en haleine jusqu’aux dernières journées de compétition.

Quels furent les moments forts vécus cette saison ?

Il y en a deux. Le premier, c’est l’exclusion de Mourad Chickhaoui. Beaucoup de personnes pensaient que nous allions faire un flop mais l’équipe a tenu bon et nous nous sommes adaptés. Je pense toutefois que sur la fin de saison, il nous a manqué, sur le terrain comme en dehors. Le deuxième moment fort, c’est le match contre Wanze à Henri-Chapelle. Il y a eu une belle ambiance mais malheureusement la pièce n’est pas tombée de notre côté.

Quelle sont tes souhaits pour la prochaine saison ?

Il est de faire pareil ou mieux que cette saison. Mais cela va être difficile car beaucoup d’équipes se sont renforcées en plus de l’arrivée de Comblain dans la division. Toutefois, la saison sera longue, il pourra arriver beaucoup de choses.

Incroyable finish : les Cats sont à nouveau championnes d’Europe !

Au terme d’un incroyable finish, les Belgian Cats ont vaincu les Espagnoles pour être à nouveau sacrées championnes d’Europe.

« Elle l’ont fait, bord** ! » C’est sans nul doute ce que ce serait écrié Philippe Albert s’il avait commenté cette finale de l’Euro de basket féminin entre la Belgique et l’Espagne. Une finale entre deux nations concurrentes et pour laquelle les Belges partaient avec les faveurs des pronostics. Pourtant, durant toute la rencontre, le score fut en faveur de Paula Ginzo (11 points et 4 rebonds), Aina Ayuso (11 points et 3 assists) et des Ibères.

En tête 19-18 après dix minutes, les Espagnols défendaient dur dans le second quart-temps pour se forger un petit viatique à la pause, 37-31. Au retour des vestiaires, les Cats, mieux organisées défensivement, grignotaient une partie de leur retard pour revenir à 52-49. Toutefois, dans le quatrième quart, les Ibères repartaient de plus belle au point de mener 65-53 à 2 minutes et 50 secondes du coup de sifflet final. La cause semblait entendue mais c’était sans compter le coeur énorme des Cats qui ont une fois de plus matérialisé la maxime de Rudy Tomjanovich : « Il ne faut jamais sous-estimer le coeur d’un champion. »

Refusant d’abdiquer, les Belges allaient réussir une incroyable remontée. Linskens (17 points et 6 rebonds) plantait une bombe puis Emma Meesseman (16 points, 11 rebonds, 7 assists, 5 steals et 2 contres) inscrivaient deux lancers-francs, imité par la pivot belge qui en convertissait un également. Le marquoir affichait alors 65-59 et 1 minute et 37 secondes à jouer. Julie Allemand (19 points, 4 rebonds, 2 assists et 2 interceptions) prenait les choses en main et marquait un triple avant de transpercer la raquette pour ramener les Belges à 65-64. Et là, Antonia Delaere (9 points, 2 rebonds, 2 assists et 2 steals) se montrait – à nouveau ! – décisive et faisait exploser tout un peuple en interceptant un ballon pour aller marquer en contre-attaque : 65-66. Julie Vanloo (4 points) scellait la victoire de la Belgique par un ultime lancer-franc : 65-67.

Au Peace and Friendship Stadium du Pirée, devant 7827 spectateurs mais surtout des dizaines de milliers de Belges plantés devant leur écran, les Belgian Cats réussissaient l’historique exploit d’être sacrées championnes d’Europe pour la seconde fois consécutive. Plus que jamais, Emma Meesseman et sa bande sont sur le toit de l’Europe !

Le résumé vidéo de la finale est disponible ici.

Crédit photo : FIBA

« Ce serait vraiment exceptionnel »

Défi historique pour les Belgian Cats ce dimanche. Les Belges seront-elles le troisième pays à réussir l’exploit de remporter l’Euro deux fois d’affilée ?

La Belgique n’est plus qu’à une victoire de réaliser un exploit retentissant : conserver sa couronne de championne à l’EuroBasket Féminin 2025. Mais l’histoire du tournoi n’a pas toujours été tendre avec les tenantes du titre…

Dans l’ère moderne de la compétition, seules l’Espagne et l’Union Soviétique ont réussi le doublé. L’Espagne y est parvenue tout récemment, en 2017 à Prague, puis à nouveau en 2019 à Belgrade. Quant à l’Union Soviétique, elle a carrément dominé le tournoi pendant des décennies, avec une série record de 17 titres consécutifs – oui, 17 ! – entre 1950 et 1985.

Et voilà que la Belgique, encore auréolée de sa première victoire historique à Ljubljana en 2023, est à deux doigts d’entrer dans ce club ultra-select. Une montée en puissance fulgurante pour les Belgian Cats, qui n’ont cessé de faire vibrer leurs fans ces dernières années.

Le défi s’annonce corsé puisque la Roja sera de nouveau sur leur route ce dimanche en finale. Mais l’enthousiasme est palpable dans le groupe belge. Julie Allemand, la meneuse liégeoise, affiche une détermination sans faille. « C’est incroyable. C’est un nouveau grand défi pour la Belgique, et on va tout donner », explique la meneuse liégeoise sur le site de la Fiba. « On sait que l’Espagne est une super équipe qui se bat pendant 40 minutes. Mais on fera tout ce qu’il faut pour aller chercher ce back-to-back. Ce serait vraiment exceptionnel. »

Autant dire que ce Espagne – Belgique s’annonce déjà comme un choc au sommet, entre une nation historique et une nouvelle puissance en pleine ascension. Cette finale aura lieu à 19h30 et sera bien évidemment à suivre sur la RTBF et sur Auvio.

Le résumé de la demi-finale : Antonia Delaere envoie les Cats en finale ! — Liège&Basketball

Le collectif des Belgian Cats : Les Belgian Cats : un collectif bien huilé — Liège&Basketball

Crédits photos : FIBA

« Julie continue de progresser d’année en année, notamment dans sa gestion des grands moments »

Juste avant de s’envoler pour Athènes, Raphael Allemand, meneur du BC Cointe en TDM2 et frère de la meneuse des Belgian Cats Julie Allemand, analyse le parcours de la Belgique dans cet Euro et évoque la finale de ce dimanche contre l’Espagne.

Dans la famille Allemand, on a le basket dans le sang et le poste 1 en commun. Raphaël Allemand, kiné, a évolué à Liège Basket, Ninane (TDM1 et TDM2) et dirige désormais le jeu des Grenouilles de Cointe en TDM2. On ne présente évidemment plus sa soeur Julie, joueuse de WNBA (Los Angeles Sparks), d’emblématiques clubs européen et cadre des Belgian Cats qui ont l’opportunité, ce dimanche, de reconduire leur titre.

Observateur évidemment attentif des Belgian Cats, Raphaël Allemand, juste avant de s’envoler pour Athènes afin d’assister à la finale, livre ses impressions sur l’équipe belge et sur sa talentueuse soeur.

Raph, qu’as-tu pensé du parcours des Cats dans cet Euro et de leur évolution ?

Je trouve qu’elles montent en puissance et au fur et à mesure des matchs, même si elles se sont fait peur hier soir en demif-finale contre l’Italie.

A quoi t’attends-tu ce dimanche pour la finale contre la Roja ?

J’espère le doublé, comme tout monde, même si l’Espagne voudra prendre sa revanche du dernier Euro !

Ta soeur Julie arrive-t-elle, sur un terrain, encore à te surprendre quand tu la regardes jouer ?

Je trouve qu’elle continue de progresser d’année en année, notamment dans sa gestion des grands moments.

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Emma Meesseman : future MVP de l’Euro

Si Emma Meesseman a donné son trophée de Meilleure Joueuse du match à Antonia Delaere après la victoire en demi-finale contre l’Italie, elle est bien partie pour être élue MVP de cet Euro.

Grâce à son triple décisif, Antonia Delaere (8 points) a envoyé la Belgique en finale de l’Euro. Elue Meilleure Joueuse de la rencontre, Emma Meesseman (15 points, 12 rebonds, 3 assists et 2 contres) a immédiatement couru vers son ailière pour lui donner le trophée.

Si dans cet Euro le collectif belge fait des merveilles, il est indéniablement sublimé par Emma Meesseman. Celle qui fait indubitablement partie des meilleurs joueuses de l’histoire tourne à 19,8 points, 8,8 rebonds, 5 passes décisives et près de 2 steals et autant de contres. L’intérieur belge est ainsi deuxième meilleure marqueuse du tournoi, quatrième rebondeuse et dixième passeuse !

Avec en plus une place en finale, la voie semble royale pour que Emma Meesseman, l’atout number one ds Belgian Cats, reçoivent le trophée de MVP de l’Euro !

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Les Belgian Cats : un collectif bien huilé

Face à l’Italie, le collectif belge a su faire la différence, comme depuis le début du tournoi. Ce dimanche en finale contre l’Espagne, ce sera encore en équipe que les Belgian Cats tenteront de prolonger leur règne sur le toit de l’Europe.

Avec Emma Meesseman, la Belgique peut compter sur l’une des meilleures joueuses de l’histoire, tout simplement. Deuxième meilleure marqueuse de l’Euro, l’intérieure tourne à 19,8 points, 8,8 rebonds, 5 passes décisives et près de 2 steals et autant de contres. Mais autour de leur leader, Julie Allemand (11,2 points, 4 rebond et 4,4 assists), Julie Vanloo (11 points, 4,2 rebonds et 6,2 assists), Kyara Linskens (14 points et 8 rebonds) et Antonia Delaere (5 points et 4,2 rebonds) forment un cinq majeur très compétitif.

Pour accompagner ce cinq de base, les remplaçantes amènent de la fraicheur, de la combativité, du scoring, du rebond et de la défense à l’instar de Maxuella Lisowa-Mbaka (5,4 points et 2,4 rebonds), Bethy Mununga (1,6 points et 3,8 rebonds) et Nastja Claessens (6,2 points et 2,2 rebonds). Et si Elise Ramette, Becky Massey, Ines Joris et Marie Vervaet n’ont pas joué face à l’Italie, elles ont su, depuis le banc, insuffler l’enthousiasme et l’énergie nécessaire pour décrocher cette superbe qualification en finale.

Un chiffre de cette demi-finale illustre bien le collectif des Belgians : 22: 22, soit le nombre de passes décisives réussies par les Belges pour marquer… 24 paniers ! Seuls deux paniers n’ont pas été inscrits après une passe décisive : remarquable. Sur l’ensemble du tournoi, les Cats délivrent ainsi 24,2 passes décisives en moyenne pour 28,2 paniers. La preuve que le jeu – et le succès – des Cats est avant tout collectif.

Face à l’Espagne, Emma Meesseman servira à nouveau de locomotive pour la Belgique mais toutes les Cats auront un rôle prépondérant pour réussir le merveilleux exploit d’être sacrées championnes d’Europe pour la seconde fois d’affilée.

Crédits photos : FIBA

Antonia Delaere envoie les Cats en finale !

Au bout du suspens, les Belgian Cats se hissent en finale de l’Euro.

Les Belgian Cats ont joué avec les nerfs de leurs nombreux supporters. Alors qu’elles abordaient cette demi-finale contre les Transalpines en ultra favorites, les Belges ont dû puiser dans leurs ressources pour remporter, au bout du suspens, la victoire.

Comme face à l’Allemagne, le début de rencontre était équilibré, Zandalasini (11 points, 5 rebonds et 4 assists), et les Italiennes virant même en tête après dix minutes, 17-20. Dans le second quart-temps, comme face eux Teutonnes à nouveau, Julie Vanloo (15 points, 5 rebonds et 8 assists), Nastja Claessens (5 points) et leurs coéquipières parvenaient à se forger un petit écart pour rejoindre les vestiaires sur le score de 33-40.

A la reprise, Emma Meesseman (15 points, 12 rebonds, 3 assists et 2 contres), Julie Allemand (11 points, 5 rebonds et 5 assists) et leurs coéquipières défendaient le plomb et en profitaient pour doubler leur avance et mener 57-43 à l’entame du dernier quart-temps. Dans celui-ci, Cubaj (13 points et 10 rebonds) et les Italiennes claquaient un 17-0 pour repasser devant, 57-60 ! Kyara Linskens (8 points, 8 rebonds et 3 assists) rétablissait l’égalité puis Emma Meesseman offrait l’avantage à la Belgique avant de perdre deux ballons consécutivement face à la bonne défense de la Squadra. Menées 64-62 à 28 secondes du terme, les Belges voyaient Antonia Delaere (8 points), en sortie de temps-mort, planter un triple décisif dans le corner. Un dernier lancer-franc de Kyara Linskens validait la victoire noire-jaune-rouge 64-66.

Un match dangereux pour les cardiaques, une fin de rencontre qui restera gravée dans toutes les mémoires belges et un formidable accomplissement pour les Cats qui disputeront leur seconde finale consécutive à l’Euro, ce dimanche contre l’Espagne.

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