« Inquiétude pour les mangeurs de cacahuètes »

Saison raccourcie, différents scenarii originaux, sports de substitution, format de la compétition R1, autant de sujets évoqués avec Nicolas Paulus. Entretien.

Nico, comment as-tu vécu le report de la reprise du basket ?

J’étais un peu déçu mais surtout mitigé. Depuis The Last Dance, je crève d’envie de remonter sur un parquet et cela devra encore attendre. Les potes aussi me manquent, nous nous en parlons, nous nous sommes vus quelques fois, cela sentait la reprise… Et puis non, repoussée. Toutefois, je suis content parce qu’août, c’est encore la vacances et, franchement, avec la chaleur des derniers jours et que nous aurons encore, je suis bien content de profiter un peu dehors.

Les matchs amicaux sont autorisés pour début septembre. Es-tu optimiste pour le début du championnat le premier week-end d’octobre ?

Je suis optimiste, je profite des moments et si le basket est repoussé d’un mois, ce n’est que pour mieux apprécier le mois d’août. Et cela permet de ne plus culpabiliser de partir en août (ou en septembre), donc c’est cool aussi. Je ne sais toutefois pas si nous recommencerons en octobre mais j’espère que oui. Il ne faut pas s’arrêter de vivre si la crise est gérable comme c’est le cas actuellement. Ce que je préconise, c’est d’arrêter de vouloir sauver la saison comme elle était initialement prévue. Elle est déjà bizarre cette saison – surtout en R1.

Quelle pourrait être alors la solution intermédiaire ?

Si la crise ne permet pas une reprise pleine, je préconise de se concentrer uniquement sur le basket. De mettre en place de mini-championnats de quatre équipes, sans montant ni descendant, juste pour le sport. Il faudrait alors annoncer la saison comme blanche et mettre en place une organisation qui permet de vivre et de rejouer en limitant les risques de façon pertinente. En tout cas, repousser le début de saison encore une fois et la laisser telle qu’elle n’aurait pas de sens. Mais j’espère que nous reprendrons en octobre et ne devrons pas arriver à de telles extrémités.

Tu milites depuis longtemps pour une saison raccourcie. Finalement, c’est ce qui est en train de se produire.

Oui, j’en suis content, je peux profiter à fond du mois d’août. Néanmois, j’espère que l’AWBB réfléchit bien au championnat R1 à dix-huit parce que je n’ai pas envie de jouer jusqu’en juin ! Soit nous aurons deux matchs par semaines, soit deux poules de neufs, mais il faut que les dirigeants se préparent.

L’AWBB et les instances officielles ont donc un rôle crucial à jouer ?

Oui, j’estime qu’il vaut mieux annoncer que, dès le départ vu les circonstances, il n’y aura ni montant ni descendant plutôt que d’arriver à la fin de saison en se demandant: « Mince, que fait-on pour fâcher le moins de monde ? » Nous avons vu la saison passée que certaines décisions difficiles ne furent pas bien reçues et, en reprenant en octobre, la saison risque très vraisemblablement d’être fortement marquée à un moment ou un autre. Bref, cela dépendra des scenarii pondus par l’AWBB mais j’ai trouvé les dernières décisions pertinentes et le prise de responsabilités rapide et excellente.

Avec une trêve de six mois et une reprise repoussée, comment as-tu et vas-tu bosser ta condition physique ?

Je vais bosser ma condition comme je l’ai fait en juillet: du sport varié en extérieur de temps en temps selon les opportunités et aller courir une à deux fois par semaine. J’ai la chance de ne pas avoir à fournir trop d’efforts pour garder un semblant de condition et sauver les apparences. Je me fais plus de soucis pour les mangeurs de cacahuètes de notre équipe. Comment va-t-on les retrouver ? Avec encore plus de kilos et moins de cheveux probablement (rires).

Qu’est-ce qui te manque le plus ?

C’est difficile à dire… Les potes, je les vois encore et ils n’ont pas tous des tronches agréables, donc ce n’est pas ça. Je crois que mon corps a besoin d’adrénaline. J’adore jardiner, bricoler, partir en vacances, jouer à des jeux de société mais, à un moment, après une si longue période sans jouer, je sens qu’il manque un truc à mon corps, j’ai du mal à m’endormir. Pour l’instant, les sports de substitution font leur leur taf mais cela ne durera pas. Nous avons besoin de basket, le sport que nous savons faire, avoir la satisfaction d’enchainer quelques paniers, quelques bons dribbles, quelques belles actions avec les coéquipiers. Mais, après autant de temps, enchainer quelques paniers ne sera pas si aisé (rires). Il faudra un petit temps d’adaptation !