« Il faut pouvoir prendre des risques »

C’est un projet audacieux que Belleflamme a mis sur pied pour son équipe de deuxième provinciale.

C’est à nouveau un projet audacieux que Belleflamme a décidé de mettre en place pour la prochaine saison. En effet, le comité des Haricots a répondu favorablement à la requête de Maxime Clavier de faire monter sa talentueuse équipe U16 en deuxième provinciale. « Cette année, notre P2 était constituée de juniors et de joueurs qui évoluaient aussi en R2. Mais il apparaissait que ce mélange était compliqué » nous précise celui qui évolue en R1 dans son club de toujours. « C’est pourquoi j’ai proposé de mettre tous les jeunes que je coache depuis plusieurs saisons en P2 tout en les encadrant avec deux joueurs d’expérience. »

Depuis les U12, Maxime entraine un groupe talentueux qui s’est étoffé au fil des années et qui figure dans le Top 3 en Wallonie de sa catégorie depuis déjà plusieurs saisons. « Notre équipe compte quatorze joueurs car au fil des années et des bons résultats, plusieurs bons joueurs ont voulu nous rejoindre. Mais cela fait deux ans que l’effectif n’a pas changé » nous précise Max dont l’équipe évoluait dans deux championnat régionaux. « Dans notre catégorie « normale », c’était trop « facile » avec peu de matchs vraiment disputé tandis que face à des équipes un an plus âgées, nous parvenions tout de même toujours à nous qualifier pour la première poule. »

Ses ouailles ayant bientôt seize ans, décision fut donc prise de les lancer en seniors tout en évoluant parallèlement en U18 régionaux. « Cela devrait permettre à mes jeunes d’encore progresser davantage. Certes, c’est un peu osé mais le club ne nous met pas de pression et nous voulons ainsi montrer que nous n’hésitons pas à lancer des jeunes dans le grand bain, comme ce fut un peu le cas avec ma génération. Il faut d’ailleurs pouvoir prendre des risques pour récolter le fruit du travail » continue Max. « J’ai la chance d’avoir un groupe très motivé – nous avons d’ailleurs repris des sessions physiques en extérieur et, durant le premier confinement, les gars avaient continué de se maintenir en forme grâce à du travail à distance – et bien encadré, avec des parents qui suivent leur progéniture et s’investissent. »

Le pari est osé mais les Haricots ont tout à gagner. « Il n’y a pas beaucoup de clubs qui osent ainsi lancer des jeunes » assure l’ailier du matricule 1058. « La motivation sera le maître-mot et l’objectif sera de mettre deux ou trois équipes derrière nous en progressant considérablement entre le premier et le second tour de championnat. La priorité sera d’ailleurs mise sur le match P2 lorsque nous jouerons le même jour en U18. Nous savons bien que nous devrons nous serrer les coudes mais je pense que nous pouvons créer pas mal de surprises. Mais, quoi qu’il en soit, le club ne nous met aucune pression concernant les résultats. »

Un discours empreint d’optimisme car Maxime a rapidement eu l’opportunité de trouver deux renforts de choix pour encadrer ses jeunes pousses. Ainsi, Arthur Authelet et Sam Dossin, viendront apporter leurs qualités et leur leadership à cette P2 inédite. « Sincèrement, je ne pensais pas dénicher deux si bons joueurs – qui en plus étaient déjà au club. Arthur est un pivot mobile, un bon ami, qui a plus que largement le niveau de la division et va nous apporter énormément. Sam aussi va nous amener beaucoup. Ces deux gars sont certes jeunes mais ils ont déjà l’expérience de la régionale et affichent une excellente mentalité: ils veulent être considérés comme n’importe lequel de mes autres joueurs » souligne le jeune entraineur. « Arthur s’est d’ailleurs joint à nous pour les sessions physiques et a été frappé par l’intensité et le professionnalisme de mes petits gars. »

Cette année blanche a forcément stoppé la progression des jeunes Haricots. « Mais notre jeunesse pourra être un avantage à la reprise avec des garçons déjà « fits » et avides d’apprendre » envisage Max qui devra faire une sélection parmi ses quatorze joueurs. « Il y aura peut-être des révélations au cours de la saison et je peux déjà assurer que cinq ou six joueurs ont le niveau de la division. Pour d’autres, physiquement, il faudra sans doute un petit temps d’adaptation. La motivation est la clé et la gestion de l’échec sera aussi un facteur déterminant pour un groupe habitué à beaucoup gagner. Mais, sur ce point, je suis relativement confiant tant mes joueurs m’ont déjà prouvé par le passé leur capacité à prester dans les matchs importants où ils sont souvent plus concentrés et intenses que lors des rencontres a priori plus aisées. »

Proche de ses joueurs mais très sérieux lorsque vient l’heure de l’entrainement et du match, Maxime sera, comme ses joueurs, en apprentissage. « Ce sera ma première expérience de coach dans une catégorie adulte, je vais aussi devoir apprendre car il y a des subtilités différentes entre la manière de coacher en jeunes et en seniors » reconnait ce Liégeois pur jus. « Avec la D1 et la D2, la P2 est aussi la seule division dans laquelle je n’ai jamais évolué. Ce sera là aussi une totale découverte. »

En misant sur la jeunesse, Belleflamme confirme son statut de club phare de la région où l’excellence et la convivialité font bon ménage. Et notre petit doigt nous dit que nous n’avons pas fini d’entendre parler des jeunes surdoués du matricule 1058.