Eté ’42 : du gazon aux ballons

Les Carnets du basketteur, saison 5 !

Il m’est bien entendu impossible de ne pas revenir sur le Royal Casino Spa qui a pris, cette semaine, une décision aussi étonnante qu’interpellante. De manière plus légère, je voudrais vous conter, ce week-end, les débuts d’un club qui commémorera ses 80 ans d’existence en novembre prochain…

C’est donc en pleine seconde guerre mondiale – en 1942 plus précisément – que les pionniers du cru créent un cercle de basket obtenant le matricule 91 de la fédération. D’emblée, la Ville se montre très réceptive et aménage un terrain se trouvant – comme maintenant encore – au fond du Parc de Sept Heures. Soit, dans un véritable écrin de verdure. Au départ, il est en terre, mais sera assez rapidement asphalté. Aire de jeu qui décline d’ailleurs une (petite) histoire. En effet, cet emplacement était occupé au préalable par trois courts de tennis… en gazon. Une pure rareté sous nos latitudes. Savez-vous ainsi que la France, au début des années 2000, ne comptait qu’un seul terrain herbager ? Et encore car il se nichait dans l’enceinte très réservée de l’ambassade de Grande Bretagne, à Paris.

Retour dans la cité thermale où les premiers entraînements étaient distillés par un Bruxellois venu passer sa retraite au pied de la colline d’Annette et Lubin. Parmi les membres fondateurs, on trouvait André Debatty, arbitre bien connu à travers la province, qui est décédé voici peu. Autre personnage d’exception, Freddy Pirnay ne tarda pas à rejoindre la phalange masculine avant de devenir, entre autres, un des médecins personnels d’Eddy Merckx. Pour l’anecdote, l’ami Freddy joue encore deux à trois fois au tennis par semaine à près de… 90 printemps. Dans la foulée, une section féminine vit assez vite le jour. Parmi les toutes premières joueuses, Josiane Debatty que l’on peut encore régulièrement croiser dans le centre-ville. Bon pied, bon œil. Comme quoi, le basket à Spa, ça conserve.

Quant à la génération suivante, elle allait être prise en main par cet immense passionné totalement autodidacte qu’était le père Bloemers, le patron du Chalet voisin (photo) dont les caves voûtées servaient de vestiaires. Cet automne, « son » terrain du fond du parc sera baptisé « Espace José Bloemers ». Pas mécontent d’avoir suggéré l’endroit aux autorités communales…

Michel Christiane

Crédit photo : DR