« Le seul coach à lui avoir jamais demandé de shooter »

Au cours de sa longue carrière, Coach K a eu l’occasion de vivre un tas de moments mémorables et d’empiler des anecdotes savoureuses. L’une d’entre-elles concerne Kobe Bryant et Team USA.

« J’en ai beaucoup (ndlr: d’anecdotes). La meilleure, ou l’une des meilleures, remonte à l’époque où nous commencions à construire une culture avec Team USA. Lui, Chauncey Billups et Jason Kidd avaient été ajoutés à l’équipe pour apporter leur leadership de vétérans à LeBron, Carmelo… ces gars-là, qui étaient de super gars. Avec mon staff on est à Las Vegas deux jours avant l’arrivée de l’équipe pour se préparer à Pékin et puis d’un coup on entend un (il imite le bruit en tapant sur son bureau) ‘toc toc’. C’est Kobe. Il demande s’il peut me parler un instant, je réponds bien sûr, on va dans une salle privée et je lui demande ce dont il a besoin. Il me dit ‘Je dois vous demander une faveur’. Je lui ai dit ‘Oui, qu’est-ce que c’est ?’ et il m’a répondu ‘Je veux défendre sur le meilleur joueur de périmètre de chaque équipe à chaque match’. À ce moment-là il est le meilleur scoreur de NBA, le meilleur joueur de la ligue. Il avait fait 7 matchs à au moins 50 points cette année-là. Il a marqué une petite pause – et ses yeux… lui et Jordan avaient les mêmes yeux, ils te tuaient d’un regard – il s’est penché et il a dit ‘Coach, je vous promets que je le détruirai’. Là je me suis dit ‘Holy shit, c’est bon ça !’. Au premier entraînement, il n’a pas pris un tir. Pas un seul shoot. Je l’ai appelé, il m’a dit ‘Je vous ai promis, je vais le détruire’, et je lui ai dit ‘Hey, je t’ai vu détruire des équipes offensivement, donc est-ce que tu pourrais prendre un put*** de tir stp ?!’. Il a souri et après cela il disait que j’étais le seul coach à lui avoir jamais demandé de shooter.[…] Il savait qu’on allait devoir battre l’Argentine pour gagner, que ce soit en demi-finale ou en finale. Et il voulait défendre Manu Ginobili. Croyez-moi il avait déjà réfléchi à tout, il était préparé. On joue l’Argentine en demi, on mène de 20 points et Ginobili se blesse. Là vous vous dites que l’écart va passer à 40 points. Mais non, ils reviennent à 6 points, parce que maintenant ça ne l’intéresse plus. C’est Kobe. C’était Kobe, béni soit-il. Je l’adorais. Lui et LeBron ont développé une relation dont on avait besoin pour créer cette culture. Je suis tellement fier de LeBron par rapport à ça, et j’étais bien sûr très fier de Kobe aussi » raconte Mike Krzyzewski à la presse US.